L’Europe est en train de redéfinir sa relation avec la technologie américaine, en adoptant le principe de la souveraineté numérique pour réduire sa dépendance vis-à-vis des entreprises technologiques américaines. Ce mouvement a été au cœur du récent OpenInfra Summit 2025 à Paris, où la notion de souveraineté numérique a dominé les discussions, laissant de côté des sujets comme l’intelligence artificielle. Selon Thierry Carrez, directeur général de la fondation OpenInfra, les accords historiques entre les États-Unis et l’UE sont remis en question, et cette incertitude incite l’Europe à revendiquer son autonomie numérique.
Souveraineté numérique et Open Source
La souveraineté numérique fait référence à la capacité d’un pays ou d’un organisme à contrôler son infrastructure numérique, ses technologies et ses données sans dépendre de puissances extérieures. À travers ce changement, l’Europe se tourne principalement vers des solutions open source. Carrez a souligné que l’open source permet aux pays de s’affranchir des grandes entreprises technologiques tout en garantissant des infrastructures durables et sécurisées. L’accent est mis sur la résilience plutôt que sur l’isolement, un thème récurrent lors de la conférence.
Un exemple marquant de ce tournant est l’initiative de la France avec NUBO, un cloud destiné au stockage de données sensibles qui repose sur une infrastructure open source. Ce projet vise à créer une solution durable pour gérer les services publics sans dépendre des géants technologiques américains.
Les alliés de la transition
Les entreprises open source, comme OVHcloud, jouent un rôle essentiel dans cette transition. Leur modèle commercial est conçu pour garantir l’autonomie tout en offrant des services compétitifs et sûrs. Le fondateur d’OVHcloud, Octave Klaba, fait part de son expérience personnelle de la centralisation des technologies et de son engagement envers une approche décentralisée en matière d’infrastructure.
La transition vers l’open source est déjà en cours, avec plusieurs États membres de l’UE abandonnant des solutions comme Microsoft Exchange au profit de programmes open source. Ce mouvement est renforcé par la création de nouveaux postes au sein de l’UE, tels que celui de vice-président exécutif pour la souveraineté technologique, qui vise à aborder les menaces croissantes en matière de sécurité liées aux dépendances extérieures.
Conclusion
L’Europe franchit un cap décisif en se recentrant sur des solutions open source pour ne pas seulement réduire sa dépendance envers les géants technologiques américains, mais aussi garantir un avenir numérique plus résilient. Alors que les agences gouvernementales et les entreprises privées se regroupent autour de cette nouvelle vision, l’open source s’érige en pierre angulaire de cette nouvelle ère de souveraineté numérique.
Pour en savoir plus, lisez l’article complet sur ZDNet : Europe’s plan to ditch US tech giants is built on open source – and it’s gaining steam.