Le récent Sommet OpenInfra de 2025 à Paris a mis en lumière un sujet brûlant : l’aspiration croissante de l’Europe vers la souveraineté numérique, loin des géants technologiques américains. Ce mouvement est particulièrement puissant, propulsé par un souci accru de contrôle sur l’infrastructure numérique, les technologies et les données. Cette tendance représente non seulement une réponse à la méfiance croissante envers les entreprises technologiques américaines, mais elle s’appuie aussi sur une adoption marquée des technologies open source.
La souveraineté numérique se définit comme la capacité à contrôler ses propres infrastructures numériques, sans dépendances excessives vis-à-vis des entreprises étrangères. Comme l’a souligné Thierry Carrez, le directeur général de la OpenInfra Foundation, l’Europe cherche à renforcer sa résilience face aux incertitudes géopolitiques et économiques. En se tournant vers des solutions open source, elle peut garantir un développement technologique durable et sécurisé.
De nombreux gouvernements européens, tels que ceux d’Allemagne, du Danemark, et de France, ont déjà migré vers des alternatives open source pour remplacer les services de Microsoft, promouvant ainsi un écosystème numérique national. Par exemple, le Land de Schleswig-Holstein en Allemagne a abandonné Exchange et Outlook au profit de solutions open source. Au niveau du gouvernement français, le projet NUBO vise à créer une infrastructure cloud sécurisée pour le traitement des données sensibles, basée sur des technologies open source comme OpenStack.
Des entreprises comme OVHcloud et Deutsche Telekom sont à l’avant-garde de ce mouvement, développant des solutions cloud qui respectent la souveraineté numérique en utilisant des infrastructures open source. Avec la nomination de Henna Virkkunen en tant que vice-présidente exécutive pour la souveraineté technologique au sein de la Commission européenne, l’Union européenne renforce clairement son engagement envers une indépendance numérique.
Ce changement de paradigme est également alimenté par des inquiétudes sur la hausse des prix des services comme Microsoft 365 et les acquisitions menaçantes de sociétés technologiques, augmentant la valeur des alternatives open source. L’adhésion à un modèle open source permet aux organisations de conserver le contrôle de leurs données tout en évitant les dépendances problématiques.
En avenue, ce mouvement vers un cloud souverain en Europe semble non seulement essentiel mais aussi inévitable, alors que les entreprises et les gouvernements prennent conscience de la nécessité de cultiver leurs propres capacités numériques. Ce chemin vers la souveraineté sans isolement est la clé pour créer un avenir numérique interopérable et sécurisé.
Pour plus d’informations sur cette évolution majeure, vous pouvez consulter l’article complet sur ZDNet : Europe’s plan to ditch US tech giants is built on open source – and it’s gaining steam.